Jaurès, la France et la Nation : en réponse à tous ceux qui croient tout savoir sur Jean Jaurès

Publié le par Louis Aliot - Europe 2009

« A celui qui n’a plus rien, la Patrie est son seul bien ! » En reprenant cette superbe phrase de Jean Jaurès, le Front National, en la personne de Louis Aliot, tête de liste dans la grande circonscription du Sud-Ouest pour les Européennes de juin prochain, entend rappeler qu’au moment où nombre de nos compatriotes commémorent cette année le cent cinquantenaire de la naissance de Jean Jaurès (1859-1914), la seule formation politique en France à défendre les valeurs de justice sociale et d’humanisme est le mouvement de Jean-Marie Le Pen.

Un rappel qui n’est pas sans utilité à l’heure où la misère sociale s’accroît, où la prédation euro-mondialiste prolifère sur notre sol, s’en prenant à notre identité, notre économie, nos acquis sociaux et notre héritage national, avec la complicité tacite de la gauche faussement sociale et de la droite libérale.

La polémique suscitée par cette affiche, outre qu’elle porte plus de la petite dispute politicienne pour beaucoup, tient à ce que la pensée de cette grande figure française reste encore difficile à appréhender, comme l’écrivait déjà en 1985 l’historien Gilles Candar [1].
Non pas que Jaurès ait peu écrit, mais, suivant les circonstances du moment, ses propos peuvent paraître contradictoires, d’autant que son assassinat ne lui laissa pas le temps d’être l’auteur d’une œuvre de synthèse. Son ralliement à quelques thèmes vulgarisés du marxisme ne signifie pas que cette idéologie ait pris une place prépondérante dans son positionnement politique.

Loin d’être marxiste, comme certains voudraient le faire croire, Jean Jaurès s’opposait à Gustave Hervé et aux guesdistes (partisans de Jules Guesde) qui entendaient « abattre la république bourgeoise », ceux-là même qui, en 1920 lors du Congrès de Tours, fonderont les bases de la SFIC (section française de l’internationale communiste) qui devint le PCF.

Dans les faits, Jaurès s’intègre au cœur de l’extrême diversité du socialisme français d’alors. Aussi, dans son livre L’Armée nouvelle (issu d’une proposition de loi de 1910), il critiqua sans détours la formule simpliste du Manifeste communiste (1848) comme quoi « les ouvriers n’ont pas de patrie ».

Non seulement, à la veille de la Grande Guerre, dramatique guerre civile européenne, Jaurès rejetait l’antipatriotisme des guesdistes, des partisans de Gustave Hervé et autres antimilitaristes extrémistes, qui divisait non seulement le socialisme, mais la France toute entière, mais en plus il croyait que le sentiment national allait dans un sens résolument progressiste.

Partisan de l’idée profondément moderniste de la « Nation armée », fondamentalement patriote, défenseur de la souveraineté nationale [2], républicain dans l’âme, Jaurès s’approchait plus de l’idéal du socialisme révolutionnaire et de nombre de fondements originels de la République française dont il fut un des historiens en son temps. Député républicain de 1885 à 1889, il vota sans interruption les crédits de la conquête coloniale, civilisatrice à ses yeux.

Son patriotisme est alors intraitable au sujet des frontières de la France : pas de conciliation avec l’Allemagne spoliatrice de l’Alsace-Lorraine en 1870-1871 « jusqu’au jour où les deux nations ne seront plus séparées que par le pont de Kehl » (Dépêche de Toulouse, 31 dec. 1887) [3].

On peut donc conclure par cette citation, parue dans la Revue de Paris, le 1er décembre 1898, tout en prenant soin de la conserver dans son contexte historique : « Les nations, systèmes clos, tourbillons fermés dans la vaste humanité incohérente et diffuse, sont donc la condition nécessaire du socialisme. Les briser, ce serait renverser les foyers de lumière distincte et rapide pour ne laisser subsister que l’incohérente lenteur de l’effort universel, ou plutôt ce serait supprimer toute liberté, car l’humanité ne condensant plus son action en nations autonomes, demanderait l’unité à un vaste despotisme asiatique. La patrie est donc nécessaire au socialisme ».

 

On se saurait être plus clair sur le patriotisme national du socialiste français Jean Jaurès.

C’est pourquoi nous affirmons que, s’il était encore parmi nous, Jaurès le patriote, Jaurès le défenseur de la souveraineté nationale, aurait effectivement voté Front National.


[1] Gilles Candar, Jean Jaurès (1859-1914), « L’intolérable », Ed. ouvrières, 1985, 168 p.
[2] Discours du 21 novembre 1893 devant l’Assemblée nationale.
[3] Jean Rabaut, 1914, Jaurès assassiné, Complexe, 1984 (184 p.), pp. 12 et suiv.

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D
Je vous félicite pour votre communiqué sur les propos scandaleux de Monsieur FRECHE;
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L
Il est surprenant de voir tous les va-t-en guerre de gauche, si prompts à appuyer la guerre contre l'Irak en 1990-1991, puis les politiques d'agression de l'OTAN et des mondialistes contre le peuple serbe, et même pour certains promouvoir une guerre future contre la Russie, lancer des cris d'orfraie à la vue de cette affiche. Comme jaurès, le FN est contre les guerres impérialistes. Jaurès aurait été contre celle menée par les impérialistes américains sous couvert de l'ONU contre l'Irak en 1991, il aurait été contre les guerres menées par els euro-mondialistes appuyés par les USA contre les Serbes dans les années 1990 et il aurait refusé d'évoquer une éventuelle guerre contre la Fédération de Russie.<br /> Oui, Jaurès est plus proche du FN que ne le sont ces crapules bellicistes qui se réclament de la gauche.
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P
Ce type d'argumentaire va sans doute faire criser les incultes ! Le nivellement par le bas, ça fini toujours par se payer, n'est-ce pas mesdames et messieurs les bien-pensants de gôôôoche ?
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G
Et l'Indépendant d'aujourd'hui qui se permet de critiquer cette d'affiche... Ils oublient leur petit copain d'extrême droite qui a été recasé à la mairie de Perpignan au cabinet du maire.
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P
Il faudrait que cette affiche devienne une campagne nationale
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